S'ennuie [Libre]

Encore une journée de pluie. J’aurais dû y être habituée depuis le temps que je vivais à Forks mais je préférais toujours autant la chaleur du soleil. Son éclat sur ma peau était aussi une chose que j’aimais. Je me souvenais de la première fois où il avait plu. A cette époque, je n’avais pas senti les légers changements de l’atmosphère annonçant l’intempérie. La sensation de l’eau tombant sur mon corps avait été assez inattendue. Ou plutôt, je n’y avais pas pensé. Je mettais attendu à ressentir le froid mais ce n’avait pas été le cas. Je ne craignais plus la pluie comme avant. J’aurais dû m’y attendre, je n’y avais pas vraiment réfléchis. Pour le soleil, cela avait été bien différent. Je savais ce que cela ferait et cela m’avait émerveillée. Enfin, le fait de ne pas craindre la pluie ne signifiait pas que j’avais envie de me promener par un temps pareil. Bien au contraire, j’avais décidé de rester à la maison.

Assise sur le canapé, je relisais pour la énième fois le même livre. La couverture semblait encore en plus mauvais état qu’avant. Des pages commençaient à s’arracher. La couverture était tellement abimée qu’elle semblait aussi solide qu’une feuille normale. Je n’avais aucun effort à faire pour garder l’ouvrage ouvert tant il avait été manipulé par le passé. Les Hauts de Hurlevent ne ressemblait vraiment plus à rien ! Il allait peut-être falloir que je me décide à en acquérir un neuf ? J’en étais au moment où Hindley, saoul, faisait tomber Hareton dans le vide, par-dessus la rambarde des escaliers, et qu’Heathcliff rattrapait le bébé. Le sort de Hareton m’avait toujours beaucoup touché. Il était de loin le plus bon du roman, loin de la cruauté des autres. Il était peut-être celui qui avait le moins souffert de tous.

Je m’interrompis un instant et regardai par la baie vitrée. L’averse n’était pas prête à cesser… Je me demandais ce que faisait le reste de ma famille. Certains étaient sortis mais d’autres vaquait à leurs occupations dans la maison. J’aurais peut-être dû accepter d’aller faire du shopping avec Alice. Au moins, cela m’aurait occupé l’esprit durant l’absence d’Edward. Le temps paraissait toujours aussi long quand il n’était pas auprès de moi. Il était parti chassé avec Carlisle et Esmé depuis peu. Alice était partie depuis bien plus longtemps. En réalisant cela, je fus contente d’être restée finalement. Je crois que Rose était à l’étage avec les deux petites. Jasper et Emmett n’étaient pas loin, je les entendais parler.

Je soupirai et entrepris de continuer mon livre encore un peu.

Je regardait pour la énième fois en direction de la maison quand cette fois çi Carlisle me vit. Il se demandait ce qui pouvait bien me tracasser autant. Je n'avais aucune envie de lui répondre, inutile qu'il sache que j'avais horreur de partir loin de la maison, que je n'aimais pas savoir Bella seule même si maintenant elle pouvait se défendre d'elle même. Elle n'attirais plus autant les problèmes qu'avant mais elle ne restait pas à l'abri d'un éventuel souci. Rosalie était peut-être avec elle ...
Je m'étonnais moi même d'être aussi possessif.
La prochaine fois, je lui demanderai de venir chasser avec moi.
Et Renesmée ... ?

Je m'arrêtais dans ma course et mes parents firent de même. La pluie était forte aujourd'hui et je la sentait glisser doucement dans mon dos. Esmé se retourna vers moi, l'esprit confus.

"Edward, tout va bien ?"
"Oui, oui ..."
"Tu devrais rentrer."

Je me tournais vers Carlisle. Il me regardait dans les yeux, compatissant. Il savait que j'avais besoin de retourner chez nous, seulement la raison lui était inconnue. Je lui souri, reconnaissant. Me connaissant bien, Esmé ne posa aucune question sur mon changement d'avis et me laissa partir. J'avais vraiment les meilleurs parents du monde.

En arrivant près de la maison, je la vis à travers la baie vitrée, assise sur le canapé, son livre préférée dans les mains. Les pensées de Rose arrivèrent dans ma tête et je sus qu'elle était avec Renesmée et Jewel. Mais en reportant mon attention sur Bella, le vide s'installa. Je souris, même si la frustration ne me quitterai jamais, de savoir que je ne m'habituerai jamais à ce don qu'elle avait.
Je contournait la maison et m'arrêtait devant la porte d'entrée. En la poussant doucement, je savais qu'elle m'entendrais quand même alors je l'ouvrait tout simplement. J'étais complètement trempé mais soudainement heureux ... et soulagé.

Elle me sourit.

Cette fois, je crois que j’avais vraiment besoin de me racheter un livre. Je venais de me retrouver avec deux pages dans la main en tentant d’en tourner une. Et elles n’étaient pas les seules à se détacher du reste de l’ouvrage. D’autres commencèrent à glisser pour atterrir sur mes genoux dans le désordre. Je rassemblais le tout avant de déposer le tas de feuilles sur la table basse du salon et entrepris de les remettre dans l’ordre. J’avoue que si je n’avais pas eu envie de lire ce bouquin, je ne me serais pas lancée là-dedans. Le pire c’est que je le connaissais vraiment par cœur maintenant. Mais ce petit jeu commença rapidement à m’énerver et je laissais le livre tel quel sur la table. Je continuerais soit une autre fois, soit il partirait à la poubelle ! Si quelqu’un tombait dessus, il y avait d’ailleurs de fortes chances pour qu’on l’y envoie sans me demander mon avis. Qui garderait un livre dans un tel état ?

Bref, le livre, si on pouvait encore appeler ça un livre, était posait sur la table basse bien en évidence et moi j’étais partie en direction des baies vitrées. Je contemplais simplement le paysage et la pluie tomber. Là, il me sembla que quelqu’un était dans le coin. Qui ? Je ne savais pas encore. Peut-être Alice qui rentrait où un loup qui rodait ? J’avoue que j’étais plus perdue dans mes pensées que concentrée sur ce qu’il se passait autour de moi. Je pris à peine garde aux conversations du haut. Puis, finalement, je repartis sur le canapé. Je n’avais rien d’autre à faire alors j’entrepris de recoller les morceaux de mon livre. Cela fut plus rapide que prévu et moins fatiguant. Mais tenter de rentrer le tout dans une couverture aussi solide qu’un bout de tissu fut une autre histoire. Oui, mon livre de ressemblait plus à rien ! (et j’en ai vraiment un comme ça en plus T_T) Il fallait tenir la couverture et les feuilles en même temps là où tout c’était désolidarisé. Pas très pratique…

Heureusement, la porte d’entrée s’ouvrit à ce moment là et la personne qui me semblait avoir entendu dehors apparue. Comment avais-je fait pour ne pas le reconnaître ? Ah oui ! Je pensais à autre chose ! En plus, ne venait-il pas juste de partir avec ses parents ? Edward était peut-être meilleur que moi pour la chasse mais là c’était vraiment trop rapide ! Ou alors je n’avais pas vu le temps passer ? Impossible ! Pas quand il n’était pas là ! Enfin, j’étais tout de même bien contente qu’il soit là et je courus jusqu’à lui.

- Tu rentres déjà ?

Edward était complètement trempé mais cela ne m’empêcha pas de l’embrasser. Et puis, même complètement mouillé, il était toujours aussi magnifique !

Son sourire m'apaisa et un soupir m'échappa. Pourquoi avais-je autant besoin de la voir ? Pourquoi étais-je si angoissé quand je ne savais pas ce qu'elle fesait ? J'avais l'éternité pour la voir, mais j'avais l'impression étrange que ce besoin incessant d'être avec elle ne me quitterai jamais.

"Oui ... Je ... n'aime pas beaucoup la pluie, à vrai dire."

Avait-elle compris mes véritables motivations ? Se doutait-elle que je détournait la vérité ? Ah ! Qu'est-ce que j'aimerai lire en elle comme tous les autres ... quoi que, cela enlèverai ce côté mystérieux et hors du commun qui la caractérisait.
Son baiser me donna des frissons ... enfin la même sensation, si mon corps était encore en vie. Je posais doucement mes mains sur ses joues. Je ne sentis aucune différence de température avec les miennes, inconvénient obligatoire pour la garder près de moi pour toujours.

Je remarquai sur la table basse du salon son livre, en miettes. Enfin rafistolé. Elle l'aimait vraiment beaucoup. Les Hauts De Hurlevent. Peut-être que si je lui en rachetai un exemplaire, elle pourrait jeter celui là. Et puis ça lui ferai surement plaisir. J'adorai la regarder lire, voir à travers son visage défiler les émotions au fil de l'histoire. Elle était si belle ...

En bougeant, je repris conscience que mes vêtements étaient trempés. A contre cœur je m'enlevais de son étreinte (avec beaucoup de force ^^).

"Je crois qu'il faut que j'aille me changer. Ce n'est pas très agréable."

Je lui souris, naturellement.
Je me dirigeais vers les escaliers puis me retournais vivement pour la regarder.

"La prochaine fois, viendras tu chasser avec moi ?"

Je ne pouvais décidément pas me retenir plus longtemps. J'étais incorrigible.
Non. Amoureux.

La réponse d’Edward me fit sourire et je me retins d’éclater de rire. Depuis quand n’aimait-il pas la pluie ? Il m’avait pourtant dit lorsque j’étais humaine et que je disais ne pas aimer que tout le monde monte la garde devant chez moi qu’ils ne craignaient pas la pluie. Les intempéries ne lui posaient donc aucun problème. Bref, même sans son hésitation, il aurait été évident qu’il mentait. Enfin, je ne pouvais pas lui en vouloir. Nous étions pareils sur ce point : il nous était difficile de rester loin de l’autre trop longtemps.

Je me souviens d’ailleurs que j’ai toujours tendance à en demander plus, rien qu’avec un simple baiser. Mon corps a d’ailleurs tendance à réagir tout seul. Pauvre Renesmée ! Dire que sa chambre est juste à coté de la nôtre !... Bref, ce n’était pas le moment de penser à ça ! En plus, Edward était parti T_T Fini le bisou T_T Bon, d’accord, je reconnais qu’il a plus de contrôle que moi et que ce n’était en plus pas le moment. En plus, il était tout mouillé et ses vêtements collaient à sa peau, épousant les courbes parfaites de son corps... Il fallait mieux qu’il aille se changer maintenant !

- Oui !... Je pense aussi !

Une fois de plus, je fus ravie qu’il ne puisse pas lire dans mes pensées. Mon don avait de mon cotés ! Bien sûr, j’essayais encore de retirer complètement le bouclier pour lui permettre de lire dans mon esprit mais ce n’était pas encore une chose aisée pour moi. J’y arrivais un peu mieux qu’avant mais dès qu’on me déconcentrait c’était fini…

Je regardais Edward partir en direction des escaliers. Il allait vite redescendre. Je lui souris donc en me décidant de l’attendre mais il se retourna immédiatement pour me poser une question qui me surpris.

- Bi… Bien sûr ! On devrait même y aller très bientôt, non ?

J’avais chassé avec Alice et Renesmée il y a une semaine. Je pouvais encore tenir une de plus mais si Edward avait décidé d’y aller ce soir, c’est qu’il devait en avoir besoin. En même temps, il était revenu suffisamment vite pour que cela puisse au moins attendre le lendemain. Et en même temps, quelle question ! Evidemment que je serais toujours partante pour aller chasser avec lui !

- Allez ! Montes vite te changer et redescend !

Quand je montais dans notre chambre pour me changer j'étais soulagé. J'attrapai une chemise propre, une blanche, simple et l'enfilai. Bella semblait aussi heureuse que moi que je sois rentré tôt. En boutonnant ma chemise, je regardait notre lit. Bien sur, sa fonction première n'avait aucune utilité pour nous mais il se devait d'être là quand même. Je souris, repensant aux merveilleux moments que nous avions passé ici.
Cinq secondes après seulement j'étais changé. Je descendais les escaliers et vu que Bella n'avais pas bougé d'un centimètre. Toujours avec cette expression de sérénité sur son doux visage. Je m'approchais d'elle et la pris dans mes bras.

"Tu vois, j'ai fais vite !"

Je lui souris, en remettant une de ses mèches brunes derrière son oreille.
Doucement je posai ma joue contre la sienne et fermai les yeux. Je pris une grande bouffée d'air, son parfum s'infiltra en moi et inonda les moindres cellules de mon corps. Il avait toujours une odeur délicieuse et délicate, mais il ne provoquait plus aucune soif de ma part. Puis je glissai le long de sa mâchoire et m'arrêtai dans son cou. Je la sentis se décontracter. Je tournai ma tête vers ses lèvres et lui donna un baiser. Comme à chaque fois, elle s'emporta et j'avoue que celui là fut très passionné ! Mais je ne pouvais lui en vouloir ... tellement j'aimai ça.
Une de mes mains vint se placer sur ses reins et je me redressai alors.

"Je pensais aller chasser demain, la pluie devrait cesser et nous pourrions prendre Renesmée avec nous. Qu'en pense tu ?"

J'avais du mal à demander aux gens ce qu'ils en pensaient. C'était une phrase que je ne prononçais presque jamais et devoir le faire m'étais très étrange. Je souriais, impressionné ... encore ! Elle ne cesserai de me fasciner.

Le temps qu’Edward revienne, je n’avais pas bougé d’un millimètre. Il avait vraiment fait vite. A peine l’avais-je regardé monté qu’il était de nouveau dans mes bras. Certains gestes n’avaient pas changé depuis l’époque où j’avais été humaine. Sa façon de remettre une de mes mèches à sa place, de me toucher. Ces gestes qui lui étaient si pénibles autrefois étaient devenus si simple et toujours aussi incroyable. Son parfum était toujours aussi envoutant et il était plus beau que jamais, même avec des vêtements secs qui ne lui collaient pas à la peau.

Je perdis une fois de plus toute contenance dès lors que nos lèvres se touchèrent. Mes mains agrippèrent ses cheveux, descendirent le long de son dos, de son torse. Puis, il se redressa et s’écarta un peu. Il me fallut une seconde pour que mon cerveau se reconnecte comme il faut. Aller chasser demain avec Renesmée ? Bien sûr ! Une petite sortie en famille ! Cela était évidemment un plaisir pour moi !

- Bien sûr^^ Je suis sûre que ça lui fera plaisir !

Je pensais alors à Jacob. Allait-il nous suivre ? Il venait souvent quand Renesmée chassait. D’ailleurs, c’était toujours aussi incroyable de la voir faire. Elle n’était pas aussi forte que nous mais la chasse ne lui posait aucun problème et elle arrivait sans problème à attraper des pumas. Quant à Jacob, je me demandais parfois à quoi il pensait en la regardant. Elle grandissait de plus en plus et serait bientôt une jeune fille. Allait-elle s’intéresser à lui comme à un homme sous peu ? Et lui ? La voyait-il déjà comme une femme ou encore comme une enfant ? Son corps changeait tellement qu’elle paraissait de plus en plus femme. D’ailleurs, encore trois ans maximum et ça serait vraiment le cas. Comment réagirait Edward à ce moment là ? Ça serait sûrement plus dur pour lui que pour moi. C’est lui qui allait lire leurs pensées et tout connaître. Je sentais déjà les disputes… Il y avait une chose à laquelle j’avais déjà pensé mais je n’étais pas sûre de vraiment y arriver.

- En parlant de Renesmée, je trouve qu’elle ressemble de plus en plus à une jeune fille. Je me demande comment elle voit Jacob ? Crois-tu que je pourrais bloquer constamment ses pensées dans quelques années ? Je me suis qu’à ce moment là, il y a peut-être certaines pensées que tu n’aimerais pas connaître.

Je ne savais pas si c’était une bonne idée d’aborder le sujet. Mais étant donné que j’avais dû sembler réfléchir sans qu’il ache à quoi, autant lui dire pour ne pas le rendre fou. Je n’étais pas toute à fait remise du baiser donc impossible de me concentrer et de le laisser lire dans mes pensées.

L'idée d'une petite virée en famille me ravit. Comme à chaque fois j'allais être impressionné par les progrès de ma fille. Elle avait pris de ma rapidité, c'était certain. Mais l'agilité lui manquait. Des choses que je pourrais lui apprendre, que je lui transmettrai. Il faudrait aller lui en parler.

Je souris en voyant Bella toujours aussi envoutée quand nos lèvres se touchaient. Elle avait garder quelques réflexes humains, comme d'être déconnectée de tout quand je la touchais et surtout son aptitude à laisser un vide dans son cerveau.
A demi encore éblouie, elle me dit une chose qui, bien évidemment, ne me plut absolument pas.

"En parlant de Renesmée, je trouve qu’elle ressemble de plus en plus à une jeune fille. Je me demande comment elle voit Jacob ? Crois-tu que je pourrais bloquer constamment ses pensées dans quelques années ? Je me suis qu’à ce moment là, il y a peut-être certaines pensées que tu n’aimerais pas connaître."

Je me raidis et la repoussais fermement. Je fronçai les sourcils. Elle savait très bien que ce genre de conversation m'énervais. Mais elle avait raison, il fallait qu'on en parle, Renesmée devenant plus grande chaque jour.
Jacob ...

Je partis en direction du canapé et m'assis, suivit par Bella. Elle devait se demander ce que je pensais. Peut-être comprenait-elle enfin la frustration de ne pas savoir les pensées des autres ? Mais rien qu'à mon regard, elle dû comprendre.

"Bella ... tu sais ce que je pense de Jacob. Je le tolère parce que c'est ton ami. Pour ce qui concerne Renesmée ... Je ..."

J'avais des difficultés avec les mots, à trouver la meilleure façon d'exprimer ce que je ressentais. Je regardais devant moi, l'air grave. Était-ce irréversible ?

"Penses-tu que c'est une bonne chose qu'elle sorte avec Jacob, plus tard ?"

Je me retournais et la regardais intensément, comme j'avais le secret, pour qu'elle ne puisse me mentir. Étant humaine, je me souviens qu'elle ne pouvais que me dire la vérité quand je l'éblouissais ainsi. J'espérai que cela allait encore marcher. Elle ne devait rien m'épargner.
Pour ce qui était des pensées de Renesmée, je ne répondis pas, je préférais bien entendu savoir, au détriment des conséquences.

Je mettais attendu à une telle réaction. Evidemment qu’il s’agissait d’un sujet sensible. En plus, cela concernait notre fille de quatre ans. Je ne cherchais donc pas à l’empêcher de me repousser même si ça ne me plaisait pas. Cette conversation aurait été inévitable un jour. Nous le savions tous les deux. L’imprégnation avait rendu cela inévitable. Et maintenant que Nessie devenait de plus en plus grande, il fallait vraiment aborder ce sujet. J’avoue que je m’étais moi-même posé beaucoup de questions. La situation avait quelque chose d’étrange. Un loup avec un vampire, même si Nessie n’en était pas tout à fait un, cela n’aurait pas dû se produire. Il était également impossible de défaire l’imprégnation. En fait, c’était une sorte de fatalité.

Je m’assis à coté d’Edward. Je regrettais un peu d’avoir abordé le sujet. Je n’avais pas envie de me fâcher avec lui. Enfin, je doutais qu’on en arrive là tout de même ! Bien sûr que je savais ce qu’il pensait de Jacob. Pas besoin de lire dans ses pensées pour le savoir. Ils ne s’étaient jamais entendu et je les avais blessés tous les deux en tentant de faire en sorte que ça arrive. Je m’en étais voulu. A cette époque, la situation entre Jacob et moi n’était pas aussi claire qu’aujourd’hui. J’étais contente d’avoir retrouvé mon ami. Pour ce qui était de la situation entre lui et Renesmée, c’était une autre histoire. J’avais moi-même failli le tuer en apprenant qu’il s’était imprégnée de notre fille. Si Nessie n’avait pas désiré sa présence, je crois que j’aurais laissé Rosalie le mettre à la porte. Ça lui aurait fait plaisir ! Et maintenant, même si je comprenais ce qu’était l’imprégnation, on ne peut pas dire que je l’appréciais plus que ça.

- J’avoue m’être souvent posé la question. Je me disais que si c’était ce qu’elle voulait, alors je la laisserais faire. Mais l’imprégnation lui laissa-t-elle vraiment le choix ? N’aurait-elle pas pu aimer quelqu’un d’autre ? Je sais que Jacob fera tout pour elle mais j’ai encore dû mal à envisager les choses sous cet angle. J’ai l’impression que c’est inévitable et qu’on ne peut rien y faire. La fatalité tout simplement. Alors, j’essaye de l’accepter au mieux. Et plus elle grandit, plus j’y pense…

[i]Pas simple comme situation. Même si nous n’étions pas d’accord, je ne vois pas ce qu’on aurait pu faire pour empêcher cela. Tenter de l’accepter m’avait semblé la seule chose à faire. Mais je n’étais pas pressée que ce jour arrive !

J'écoutai attentivement ce que Bella me disait, me rendant compte petit à petit de son point de vue. Je pensais un peu comme elle, mais j'avais tellement envie que cela ne soit pas irrévocable ! Il était vrai que l'imprégnation était inéchangeable ... peut-être devrai-je me résigner. Pourtant je n'y arrivais pas. L'idée de voir ma fille avec un de ces sales chiens me rendait malade.
Mais que pouvais-je y faire ?
Je me levais et me posais devant la baie vitrée, à regarder la pluie. Je lachai un soupir profond et me retournai, regardant ma femme, assise sur le canapé, qui me dévisageait. La petite bosse sur son front était revenu, signe d'anxiété. Elle attendait une réponse. Il fallait que je dise quelque chose.

"Je ne sais quoi en penser ..."

Le moment arrivera pourtant, vite, très vite. Encore quelques années et ce sujet reviendra sur la table. Peut-être que d'ici là j'aurai trouver un autre moment pour en réfléchir. Ce n'était pas bien. Je repoussais sans cesse l'heure où cette difficile discussion allait s'imposer entre nous quatre. Bella, Renesmée, Jacob et moi.

Je revins vers le canapé et m'assit à côté de ma femme.

"Pour l'instant j'aimerai profiter de ma fille, même si elle grandit très vite, je pense qu'il me reste encore quelques années où je jouerai mon rôle de père très protecteur. Mais après, quand elle commencera sérieusement à comprendre la complexité des sentiments et ce qu'ils impliquent, nous en reparlerons. Tu es d'accord ?"

Je n'aimais vraiment pas ces discussions, je savais qu'elles étaient importantes, mais pour l'instant je voulais juste profiter des quelques années qu'il me restait auprès de ma toute petite fille. Pouvoir profiter de la voir rire pour un rien, de lui donner les choses simples de la vie pour qu'elle soit heureuse ...

Mon cœur se serra ... enfin je sentis comme une douleur dans ma poitrine, je grimaçai, triste. Je me tournai et pris Bella dans mes bras. Je la serrai fort, maintenant que je pouvais sans qu'elle ait mal, j'en profitais. J'enfouis mon visage dans son cou et respirai doucement son délicieux parfum.

"Je t'aime ..."

J'espérais qu'elle avait compris que cette discussion me dérangeais et que pour moi le sujet était clos. Dans l'immédiat, j'avais simplement envie d'être avec elle et de l'aimer de toute ma personne.

Je savais que c’était un sujet assez sensible. En le voyant se lever du canapé pour aller vers la baie vitrée, je me rendis compte que j’avais perdu une occasion de me taire ! En même temps, si je ne lui avais pas dit ce que je pensais, il n’aurait pas apprécié non plus et m’aurait questionnée jusqu’à ce que je cède. Bref, que je me taise ou que je parle revenait donc au même. En même temps, je ne lui en voulais pas. C’était une situation assez délicate. Moi-même j’avais très mal réagis au début… Pauvre Seth… Je pense que si Renesmée ne m’avait pas montré que Jacob était important pour elle, je l’aurais chassé depuis longtemps de chez nous. Ou du moins, j’aurais laissé ce plaisir à Rosalie qui n’attenait que ça !

Finalement, Edward finit par me répondre. J’eus l’impression qu’une éternité s’était écoulée entre temps. Peut-être était-ce simplement dû à mon angoisse et qu’il avait répondu beaucoup plus vite que je ne le pensais même s’il avait pris un temps de réflexion. Quoi qu’il en soit, je compris tout de suite que le sujet était clos. Par contre, je souris en l’entendant dire qu’il jouerait encore les pères surprotecteurs que quelques années. Pour moi, peu importe le temps, cela risquait de ne jamais changer ! Je ne l’imaginais pas arrêter un jour que ce soit avec soi avec moi ou avec notre fille. Edward avait toujours été très protecteur et cela ne changerait sans doute jamais. Pas grave ! Je l’aimais comme ça ! Enfin, il avait sans doute remarqué mon sourire alors autant le dire tout haut.

- Parce que tu crois vraiment qu’un jour tu seras moins protecteur envers nous ? dis-je en éclatant de rire tellement cela me semblait impossible.

Et puis, moi aussi j’avais envie de materner mon bébé encore bien longtemps ! Elle serait vite adulte physiquement et mentalement mais sept ans ce n’était pas assez pour que je la vois comme tel ! Je le savais déjà ! Elle resterait mon éternel petit bébé^^

- Je t’aime aussi dis-je en le serrant à mon tour dans mes bras et en caressant ses cheveux.

Je la pris tendrement dans mes bras pendant un instant, le temps que mon esprit se calme et une fois que j'eus les idées claires, je me redressai pour la regarder. Même si la couleur de ses yeux avait changé, je reconnaissais la profondeur impressionnante de son regard et son pouvoir d'attraction sur moi.
Je me souviens encore de la première fois où je l'ai vu, à ce moment là jamais je ne me serai douté que à peine cinq années après - ou peu être plus, ou peu être moins, je ne compte plus le temps depuis longtemps - elle serait mienne, et surtout comme moi. Mes convictions de garder son âme à tout prix étaient partit en fumée. Moi qui avait tellement de certitude sur ce point là ! Mais je préférais la voir là devant moi, vivante (si on peut nommer sa capacité à être active et à réfléchir comme ça) que morte ... Son visage me revint en mémoire, le jour où Renesmée à pointé le bout de son nez. Une horreur.
J'étais pareil. Je passais d'un sujet joyeux à un horrible souvenir ! Je soupirai, Bella me regardait, peut-être se demandait-elle dans quelle méandre de mon esprit m'était-je égaré ? Je ne le saurai jamais, sauf si elle m'en faisais part ou alors me délivrer de cette énorme frustration en écartant son bouclier. Elle le faisait rarement cependant et l'idée qu'elle le fasse maintenant était absurde.

Je glissais mon doigt le long de sa mâchoire, traçant ensuite le contours de ses lèvres.

"Comment pourrai-je être moins protecteur envers vous deux ? Renesmée est si jeune ! Elle a besoin qu'on la surveille c'est normal ..."

Ma fille était si petite que tout les dangers au alentours risquaient de la blesser ou de mettre en péril sa petite vie. Une chose que je ne permettrait pas, jamais.

"Quant à toi ..."

Je souris, le regard planté dans ses yeux.

"Tu as beau être un vampire, ton pouvoir d'attraction en ce qui concerne les problèmes ou même le danger ne semble pas s'être amenuiser ..." dis-je en frottant mon nez contre le sien.

Je la regardais tendrement.

"Ma présence t'es toujours indispensable !"

[désolée, c'est super court... je ferais mieux après mes exams...]

Edward marquait un point concernant notre fille. Je ne pouvais qu’approuver. Elle était encore bien trop jeune pour qu’on se passe de la surveiller et pour ça, il y avait un nombre assez impressionnant de personnes en plus de ses parents pour s’en charger. En effet, si Edward et moi étions occupés, Un autre membre de la famille ou même un loup pouvait s’en charger. Pour ça, on avait vraiment pas mal de nounous ! Renesmée aurait pourtant peut-être voulu un peu plus de liberté maintenant qu’elle grandissait mais il est vrai qu’il n’était pas question de la laisser sans surveillance une seule seconde ! C’était pareil pour les deux autres petits de la famille d’ailleurs. On verrait peut-être dans un siècle ou deux pour les laisser un peu tranquille. Pas avant. Du moins, je ne m’en sentais pas capable.

Puis, Edward dit une phrase qui m’aurait fait virer au rouge il n’y a encore pas si longtemps. Il est vrai que nous n’avions pas vraiment eu de chance jusqu’à il y a quatre ans. Entre James et Victoria puis les Volturi, on pouvait dire qu’on avait souvent frôlé la catastrophe. De plus, jamais l’impression que plus le temps passait, plus les dangers avaient augmenté. Mais cela faisait aussi quatre ans que rien ne s’était passé !

- Tu as vache ! Il ne sait rien passé depuis quatre ans ! Si ça se trouve, j’ai perdu ma capacité à attirer le danger comme un aimant !

Puis, je repensais aux Volturi. Je savais qu’Alice les surveillaient encore de peur d’éventuelles représailles. Pourtant, nous avions déjà réussi à leur échapper une fois et ils n’avaient plus rien tenté. Certes, je savais bien que le temps n’était plus la même chose pour eux que pour moi. J’avais encore du mal avec cet aspect de mon immortalité et la rapide croissant de notre fille n’arrangeait rien. Du coup, je savais qu’il se pouvait qu’ils ne reviennent pas avant des décennies ou même des siècles mais pour l’instant, je n’avais pas attiré d’autres dangers sur nous. Et j’espérais qu’il en serait ainsi encore longtemps !

[panne d'inspi ^^]

Je ris, pris d'un soudain fou rire. Elle était si mignonne ! Non, que dis-je ? Elle était si magnifique ! Il est vrai qu'en quatre ans il ne nous était pas arrivé grand chose. Enfin rien de grave. Peut-être qu'en la transformant j'avais enfin fais disparaitre cette capacité à attirer les ennuis. Un point positif. La vie suivait son cours, nous laissant le temps à Bella et à moi de profiter de quelques années pour se poser et surtout profiter de notre enfant. Rien ne s'était passé en quatre ans mais nous avions notre de temps pris par Renesmée. Son éducation prenait tout notre temps, elle grandissait si vite qu'il nous fallait l'élever deux fois plus vite qu'un enfant normal. Mais ce n'était que du bonheur. Après tout les évènements que j'avais vécu avec Bella du temps de son humanité (mais ceci ne veut pas dire que je n'ai pas passé la plus belle partie de ma vie en la rencontrant, que j'ai commencé à vivre en la voyant) que maintenant j'avais le droit à un peu de répit.
Je laissai le son de mon rire en suspens quelques secondes dans l'air, le seul bruit de cette maison à part notre conversation. Je la regardais, un sourire figée sur mon visage, témoin de mon humeur.

"C'est vrai, je l'avoue, depuis ..."

Ne voulant pas citer sa transformation, ce moment horrible, je préférais utiliser un autre terme. Quelque chose de plus gai, de meilleur.

"La naissance de Renesmée, tout va merveilleusement bien !"

Ce n'était pas totalement exacte mais je n'avais pas envie de parler de choses agaçantes ou même dangereuses. Depuis quelques temps, les meurtres se multipliaient à Forks et la sécurité qui régnait dans cette petite ville s'évaporait petit à petit. Peut-être que mon temps de répit était terminé ? Et que je devais affronter les conséquences de ma race et des évènements qui s'étaient produit quatre ans auparavant par rapport aux Volturis et à ce que Bella et moi avions risqué pour sauver notre fille ?
Je sentais le changement de l'air, j'avais l'impression que nous étions à l'aube d'un tournent dans notre vie. J'attendais prudent de vérifier mes intuitions. Pour l'instant, tout allait bien dans notre famille et je n'en souhaitais pas moins.

Perdu dans mes réflexions, j'en oubliai le visage de Bella devant le mien, le regard interrogateur, attendant surement un autre signe de vie de ma part. Enfin si vie était le bon terme pour exprimer mon activité dans ce monde. Je clignais des yeux plusieurs fois, pour me reconcentrer sur elle. Comment pouvais-je perdre le fil de notre conversation devant ce merveilleux visage ? Ce merveilleux sourire ? Ce merveilleux regard ? Elle n'avait absolument pas perdu cette attirance si irrésistible qu'elle avait sur moi. Tant mieux.

"Je n'en souhaite pas moins, cela doit aussi te soulager de ne plus être harcelée par la malchance ! Mais je soutiens que ma présence t'es indispensable. Je ne sais pas tellement pourquoi ... mais j'en suis témoin."

Je souris, le regard malicieux. Je savais très bien qu'elle était folle de moi autant que je l'étais pour elle, peut-être un peu moins. Mais ces explications et raisons restaient pour moi incompréhensibles. Elle avait beau me le répéter des centaines de fois, je ne saisissais toujours pas.
Même si elle contredisait mes dires, j'aurai toujours le prétexte du contraire, qui était tout aussi vrai. Là, elle ne pouvait pas me dire non, c'était impossible ! Bella était simplement ma raison d'exister et je soutiendrais cette raison jusqu'à la fin des temps s'il le fallait, tellement cela était logique.

[Je suis de retour ^o^]

Je sentis l’hésitation d’Edward dans sa phrase. Il est vrai que la naissance de Renesmée avait été un évènement magnifique et unique qui ne se reproduirait plus jamais. J’avais beaucoup de chance de tomber enceinte et c’était un véritable bonheur. Je m’en étais longtemps voulu d’être la seule à avoir eu cette chance. Je pensais notamment à Rosalie qui m’avait tant aidée et soutenue. Mais il y avait aussi Esmé. Et puis, je n’y avais alors pas vraiment réfléchis mais même les hommes de la famille auraient sans doute aussi aimé avoir un enfant. C’était peut-être une chose différente pour un homme mais peut-être en avaient-ils aussi eu envie. Edward était bien heureux d’être père, non ?

Puis, Jewel était arrivée dans notre famille. Elle était plus jeune que Nessie et Alice et Jasper l’avait prise en charge. Mais Rosalie était alors la seule à ne pas avoir son enfant. Enfin, peut-être finirait-elle par trouver elle aussi un enfant ? Mais les hybrides étaient si rares que cela semblait impossible. C’était cruel ! Elle aurait temps mérité d’avoir son enfant elle aussi…

Mais la naissance de ma fille n’avait pas été que joyeuse pour Edward. Cela avait impliqué mon affaiblissement pendant la grossesse et ma transformation. Je savais qu’il en avait souffert et que c’était la raison de son hésitation. Moi-même je dois bien reconnaître que j’avais eu du mal à tout vivre. Je me souviens avoir voulu mourir pour faire cesser la douleur. Et je me demande encore aujourd’hui si, si je n’avais pas entendu la voix d’Edward, je serais encore en vie ? Sans doute pas. Il est ma seule raison de vivre avec notre fille.

Il me sembla alors qu’Edward réfléchissait à quelque chose. Quoi ? je n’aurais su le dire. Peut-être la même chose que moi ? Mais j’en doutais. Y avait-il autre chose qui le tracassait actuellement ? En tout cas, il sembla mettre un certain temps avant de revenir à moi et malgré mes interrogations, je laissais tomber les questions. Et puis, il avait raison. Cela faisait du bien d’avoir une vie calme et normale ! Enfin, c’était assez particulier de penser ça alors que notre fille aurait atteint la majorité dans trois ans et que nous étions des vampires. En plus, Jewel et Nessie mettaient pas mal d’ambiance dans cette maison ! Le calme n’était pas toujours bien présent !

-Oui, ça fait du bien. Et je ne veux pas non plus que tu t’éloigne de moi. Danger ou pas, ta présence m’est indispensable pour l’éternité.

Je le regardais droit dans les yeux. Ils étaient plus noirs que dorés mais toujours aussi beaux. Les miens aussi devaient être bien plus sombres que d’habitude. La chasse aurait lieu demain. Il allait falloir le dire à Nessie.

-Bien ! Et où comptes-tu nous amener demain ? dis-je en repartant sur le sujet.

Posant ma tête sur sa joue, je réfléchissais un instant. Je ne savais même pas où aller. Peut-être du côté de la réserve naturelle de la Californie du Nord. Il faudrait que je me renseigne sur une surpopulation quelconque. Quelque chose que nous pourrions arranger. Mais en même temps je ne voulais pas m'éloigner trop de la maison. Renesmée serait avec nous et je ne voulais en aucun cas l'emmener loin avec tous ses meurtres qui sévissait ces derniers temps. Mieux valait rester prudent.
Je devrais peut-être demander à Bella et Nessie où elles avaient envie d'aller. Même si bien sûr je me doutais de leur réponse. Bella me suivrait et Nessie ne saurait pas, ne connaissant pas tellement bien les environs. Je me retrouvais donc seul à décider.

"Je ne sais pas ... mais pas loin, surtout si nous sommes avec Nessie."

Je déposais un baiser sur sa joue froide et dure. Mon esprit était ailleurs, dehors avec le mauvais temps. J'espérai que demain il ferait un peu moins de pluie. Sortir dehors sous la pluie n'était pas ma tasse de thé. C'était beaucoup trop gênant et le gibier sortait moins par mauvais temps. Et puis Nessie était humaine ! Enfin à moitié. Il ne fallait qu'elle tombe malade. Je me surpris à me demander si elle le pouvait d'ailleurs. Peut-être que grâce à ses facultés vampiriques elle ne le pouvait pas.
Mieux ne valait pas tenter le diable.
Je tournais mon visage vers Bella et la regardais tendrement. Je ne pouvais me permettre de divaguer en sa compagnie. C'était du gâchis. Aussi je me demandais ce qu'elle avait prévu avant que je ne revienne subitement. J'avais peut-être déjouer ses plans ou empêcher qu'elle réalise ses activités planifiées. Je fronçais les sourcils.

"Avait-tu quelque chose à faire avant que je ne débarque ici à l'improviste ? Peut-être que je t'ai empêcher de réaliser un projet ... je ne sais pas."

J'avais envie de partager quelque chose avec elle. N'importe quoi. Mais avec elle.

"J'ai envie de ..."

Je luttais avec les mots, exprimer un désir encore flou était une chose difficile à réaliser. Je lui souris.

"... faire quelque chose avec toi. Passais du temps en ta compagnie."

Je reposais mas joue sur la sienne et fermais les yeux. Je soupirais et ensuite inspirais son délicieux parfum de fleurs. Un bonheur.

[Gomen... J'avais pas vu que tu avais répondu T_T]

Oui, autant rester dans les parages si la petite était avec eux. Elle n’avait pas la force de ses parents après tout. Ou du moins, avait-elle hérité de ma faiblesse humaine. Puis, je notais qu’il venait de l’appeler « Nessie ». Décidemment ! Serais-je la seule à l’appeler par son prénom dans cette maison ? Je m’étais certes habituée à ce surnom venu dont ne sait où pendant ma transformation mais j’aurais aimé qu’Edward ne l’appelle pas ainsi. En même temps, je reconnaissais que c’était plus court…

- Alors restons dans le bois autour de la maison^^

Comme pour mes premières chasses. On ne s’était que très peu éloigné de chez nous. Et à cette époque, je mangeais vraiment salement. Heureusement que je m’étais améliorée ! Surtout que Renesmée n’avait pas eu de difficulté à se nourrir proprement… Elle était vraiment incroyable cette petite ! Mais son père semblait ailleurs. Me cachait-il encore quelque chose ou était-il juste trop affamé en ce moment ? S’il continuait, j’en conclurais qu’il y avait quelque chose de pas nette. Mais il se tourna vers moi et me demanda ce que je faisais avant qu’il n’arrive. J’avoue que je n’avais pas vraiment envie de lui dire. J’avais suffisamment lu « Les hauts de Hurlevent » dans toute ma vie humaine pour me passer de le relire maintenant. Mais c’était surtout l’état actuel du bouquin qui m’embarrassait. En même temps, il gisait toujours sur la table basse du salon avec ses pages en désordre. Edward avait dû le voir.

- Pas vraiment. J’avais prévu de lire un peu mais je me suis retrouvée à remettre de l’ordre dans mes pages… dis-je en lui indiquant le bouquin d’un signe de tête. Je crois qu’il vaut mieux que j’en rachète un neuf…

Passer du temps ensemble ? Volontiers ! D’autant que depuis la naissance de Renesmée, son éducation nous avait plus préoccupé qu’autre chose et nous ne passions que peu de temps rien que tous les deux. A part peut-être la nuit. C’était sans doute le seul moment que nous partagions pleinement tous les deux. Du moins, quand notre fille ne se réveillait pas après un cauchemar comme tant d’autres enfants.

- Y a-t-il quelque chose en particulier que tu veux que nous fassions ?

C’était peut-être simplement à ça qu’il réfléchissait depuis tout à l’heure ? Je l’avais peut-être soupçonné inutilement ? Peut-être avait-il prévu quelque chose et attendait-il le bon moment pour me le demander ?

Je jetai un coup d'oeil au livre posé en travers de la table basse, ouvert à plat. Il tenait tout seul tellement il avait été ouvert. Je sentit de la pitié pour lui et pour Bella, qui était obligé de lire ce livre, faute de mieux. Je me demandais quand je pourrais faire un saut en ville pour lui en dégoter un. Je savais que cela lui ferais plaisir et j'étais bien d'humeur généreuse en ce moment.
Je réfléchis quelques instants sur sa réponse. Avais-je quelque chose en tête justement ? Personne n'était à la maison, nous étions seul tout les deux. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu un moment intime en pleine journée. Nous devions sans cesse veiller sur Renesmée et la nuit était notre seul moment de répit. Mais la nuit, il y avait des choses que nous ne pouvions pas faire, vu le monde qu'il y avait à la maison. Bien que nous ne dormions jamais, dès la nuit tombée, toute la famille était présente dans la maison, qui devenait alors un peu petite.
Je souris malicieusement.

"Eh bien, nous sommes seuls ... personne ne peux venir nous déranger ..."

Je lui posais un baiser dans le cou, délicatement.
Avait-elle saisi mon désir ? L'envie que j'avais soudain et qui nous était refuser depuis quelques temps ?
Avec les deux petites filles que nous hébergions dans la maison, la journée était toujours rempli avec Renesmée qu'il fallait occuper et la nuit, trop de monde avec des oreilles trop fines.

"Je me disais que ... qu'il n'y avait aucune oreilles indiscrètes dans les parages et que j'ai bien envie de ..."

Tout en murmurant dans son oreille, je descendit ma main vers ses reins et sourit. Pour une fois que c'était moi qui exprimait clairement cette envie, j'espérerai qu'elle serait en accord avec moi. Depuis quelques temps, l'ambiance de la maison s'était agitée et la vigilance avait redoublé.

"Nous n'avons pas eu de moment seul à seul depuis longtemps, tu ne trouve pas ? Avec toute cette agitation près de la ville, on doit se montrer prudent envers Renesmée, même la nuit, pendant qu'elle dort."

Pourquoi essai-je de me justifier ? J'avais simplement envie d'elle, une requête simple et normale.

"Et là, je t'avouerai très franchement que cette ambiance dénudée de bruit et sereine me donne envie de profiter ..."

Derechef, je l'embrassai, en passant mes mains le long de son dos.

A la première phrase d’Edward, je saisis tout de suite son idée. J’étais tellement habituée à être constamment entourée de monde que je ne mettais même pas aperçue que nous étions seuls pour une fois. C’était devenu si rare ! Un peu trop même. Je me souvenais très bien de nos premières nuits dans la petite maison offerte par Esmé. C’était si simple à l’époque. Une fois Nessie endormie nous avions la nuit pour nous deux. Et les commentaires d’Emmett au matin… Si seulement je n’avais pas fini par perdre au bras de fer pratiquement un an après ! Maintenant, il pouvait recommencer ses blagues…

Et maintenant surtout, nous étions tous dans la même maison. Déjà qu’avant on nous entendait alors maintenant je n’osais imaginer comment cela se passerait… Vraiment aucune envie d’y penser. Et de toute façon, mon cerveau venait de se déconnecter au moment même où Edward posa un baiser dans mon cou. Il n’avait pas besoin d’en dire d’avantage pour me faire comprendre son intention. J’avais d’ailleurs bien trop de mal à ne pas lui sauter immédiatement dessus et déchirer ses affaires pour écouter tout ce qu’il disait. Cela faisait trop longtemps que nous n’avions pas eu de moment à nous tous seuls.

Je ne relevais même pas la mention d’une agitation en ville qui pourtant aurait dû m’alarmer et me faire immédiatement redescendre sur terre. C’était d’ailleurs ce qui avait dû le perturber tout à l’heure mais aucune importance pour l’instant. Pour l’instant il n’y avait que lui et moi dans une maison complètement déserte et j’aurais été prête à tuer le premier qui oserait pénétrer ici en cet instant !

Edward n’était pas vraiment du genre à prendre l’initiative. En général, c’était plutôt moi qui lui sautais littéralement dessus pourtant, cette fois cela venait bien de lui. Je dus me maîtriser un instant, le temps qu’il finisse de parler mais dès l’instant où nos lèvres se touchèrent, tout disparut. Pas la peine de lui répondre dans un instant pareil. Il comprendrait très bien que je le suivais parfaitement.

Je lui rendis immédiatement et passionnément son baisé. Mes mains jouèrent avec ses cheveux avant de descendre le long de son torse. Je n’étais pas sûre de véritablement détacher les boutons de sa chemise. Certains avaient dû être carrément arrachés. Mais cela n’avait aucune importance. Je brulais de désir pour ce mari avec qui je n’avais plus partagé de tels moments depuis beaucoup trop longtemps à mon goût.

Elle répondit à mon désir et j'en fus très heureux. Nous avions besoin d'évacuer beaucoup de tensions et de retrouver une certaine intimité qui nous manquait cruellement. Toute la prudence et la vigilance dont nous avions fait preuve ces derniers temps pesaient énormément sur nos forces psychologiques. On ne peut pas réellement dire que nous étions fatigués, mais un break était tout de même appréciable.
Bella me rendit mon baiser avec la fougue qui la caractérisait si bien. Je souris, avant de replonger vers ses lèvres et de caresser son visage.

Après quelques minutes de baisers fougueux, je me levais d'un coup et lui souris malicieusement. Je glissais mes mains sous elle et la soulevais. Dans mes bras, elle avait l'air si petite et sans défense que pendant un instant je cru la revoir encore humaine, légère et fragile. Mais son regard était dorée et mon moment d'absence dura moins d'un quart de seconde. Elle ne remarqua rien.
Je me retournais et partis en direction de l'escalier.

"Madame Cullen, je ne peux décemment pas accéder à votre requête ici ..."

Je lui souris de toutes mes dents. Même si cette requête avait était exprimé par moi, elle compris le message. Bella me souris et si mon cœur avait fonctionné, je savais que j'aurai eu des ratés. J'eus cette sensation psychologiquement, dira t-on.

"Même si personne n'est ici, je ne tiens pas tellement à ce que Emmett surgisse de nulle part et nous voit. Il le ressassera durant un mois entier !"

Je montais les marches de l'escalier, toujours le plus possible collé à ma femme. Bella ne me quittait pas des yeux et je ne pouvais de mon côtés ne pas l'imiter.
Arrivés en haut, je poussais la porte de notre chambre et la fermais d'un coup de pied.

[soit on continue dans la chambre, soit on s'arrête là ^^]

[J'ouvre donc n sujet dans notre chambre >.<]

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