Quand faut y aller, faut y aller

Rémi se leva ce matin là comme tous les matins, réveillé un peu trop tôt à son goût par un réveil à la sonnerie un peu trop stridente. Avec un automatisme déconcertant, au "radar", il quitta son grand lit douillet et avança de trois bons pas.... et se prit le mur:
"Aïe !" geint-il en se frottant les yeux pour se réveiller correctement cette fois. "Ah oui, c'est vrai...."
Comment avait-il pu oublier ? Il n'était plus dans son village perdu de France, il était aux Etats-Unis !
En effet, cela fesait moins d'une semaine que Mr et Mme Frémont, accompagnés de leur plus jeune fils, avait déménagé dans une maison assez grande de la petite bourgade de Forks.
Rassénéré, le jeune homme fonça déjeuner et se préparer: c'était son premier jour au lycée.
Juste avant de refermer la porte de la maison, Rémi soupira. Il était aussi excité qu'un gamin de 15 ans... Son sac jeté sans ménagement sur le dos, il tourna la clé dans la serrure et monta dans sa nouvelle voiture presque neuve.

Lorsqu'il fut garé sur le parking de son établissement scolaire sous une pluie battante, Rémi se demanda si, finallement, c'était une bonne chose d'être venu ici...
*Bien sur que oui, les filles vont adorer mon accent* pensa t-il avec un léger sourire.
Sans plus attendre, il coupa le moteur, rabattit sa capuche sur ses cheveux noirs et s'extirpa de l'auto, sans oublier son sac.
Il se dirigeait tranquilement vers l'accueil, tête basse pour éviter au maximum que l'eau glacée ne le trempe, quand.....

Ce jour-là, Lia avait prit une décision : elle allait s'inscrire au lycée. Au début, elle s'était dit que pour une fois, elle n'allait pas allé à l'école. C'était toujours la même chose, juste la langue qui changeait. Mais on ne pouvait pas dire que Forks était une ville qui proposait beaucoup d'activité ! Même si la pluie lui permettait de sortir très souvent, il n'y avait rien à faire et Lia commençait à s'ennuyer. Elle avait hésité entre l'université et le lycée mais elle n'avait envie de trop travailler donc le lycée semblait mieux. Vu son apparence, elle s'inscrirait en terminal, de toute façon, ce n'était pas pas comme si elle allait rester ici longtemps.

Lorsqu'elle arriva devant le lycée, il était encore un peu tôt et il n'y avait que deux ou trois élèves qui la suivirent du regard. Arrivée à l'accueil, Lia vu que c'était un homme qui attendait derrière le bureau. Ce sera plu simple pour le convaincre et éviter les questions gênantes ! Avec le sourire Lia lui expliqua la raison de sa venue et moins de dix minutes plus tard, elle était inscrite au lycée ! Elle sortit du bâtiment et remarqua qu'il pleuvait des trombes d'eau. Comme toujours. Elle ne faisait pas trop attention où elle mettait les pieds, cherchant dans son sac son parapluie. Non pas que la pluie la dérange, mais elle ne voulait pas abimer ses nouveaux vêtements. Elle ne faisait plus attention à ce qui l'entourait. Elle sentait juste l'odeur d'humains et de la pluie, pas de vampire en vue, donc elle ne voyait aucune raison de se concentrer, pensant que les humains se pousseraient pour la laisser passer. Mais alors qu'elle sortit enfin son parapluie de son sac, elle percuta un jeune homme. Elle aurait eu le temps de l'éviter, mais pour cela elle aurait dû se déplacer plus vite qu'un humain et cela aurait trop attiré l'attention. Elle pu donc faire en sorte de ne pas tomber.

-oups, désolée, je ne regardais pas où j'allais ! Je cherchais mon parapluie. Vraiment désolée.

Lia commençait bien son entrée au lycée ! A peine arrivée, elle bousculait déjà quelqu'un !

Il se dirigeait tranquilement vers l'accueil, tête basse pour éviter au maximum que l'eau glacée ne le trempe quand il crut percuter un mur.
*Aie...* pensa t-il minablement tout d'abord, sentant le choc jusqu'un peu plus bas que son cou avant de constater qu'il y avait des pieds devant lui au lieu de pierres ou de béton. Fort de cette découverte, il ne put s'empêcher de lâcher un "Hein ?" bien français (avec l'accent Sudiste pas Nordiste...), hébété. Les yeux verts du jeune homme suivirent lentement le galbe de jambes qu'il devinait parfaites pour arriver à un visage irréel, sans défauts et enfin....
*Wouah*
Le temps d'un instant, Rémi ne comprit pas ce qui se passait en lui. D'un coté, son instinct, son corps entier lui ordonnait de fuir immédiatement et de l'autre...comment vouloir quitter une telle créature ? Le liquide doré des iris de cette inconnue était si envoûtant.
"Euuuh..." fit-il, écarquillant les yeux. Un petit vent contraire, gelé, le ramena alors un peu sur terre, décidant Rémi à tenter de reprendre ses esprits, n'ayant, du moins sur l'instant, même pas remarqué que la fille était incroyablement robuste. Avec un accent français à couper au couteau [à imaginer] donc, il s'excusa:
"Je suis désolé, je ne regardais pas où j'allais."

Au début le garçon ne sembla pas réaliser qu'il avait percuté quelqu'un. Lia vit sa tête remonter lentement en même temps qu'il se rendait compte que c'était une fille. Il semblait ailleurs et un peu perdu. Le seul mot qui sorta de sa bouche fut un onomatopé, mais pas américain. Il rappelait quelque chose à Lia mais elle ne se souvenait plus de quelle langue il s'agissait. Un vent froid ramena l'odeur du jeune homme droit sur le visage de Lia. C'es qu'il sentait pas mauvais celui-là, même très bon !
* stop Lia, tu n'es pas ici pour trouver un repas et de toute façon tu es végétarienne !*
Heureusement qu'elle avait un minimum de conscience et qu'elle était habituée à sentir régulièrement des odeurs aussi alléchantes, sinon le pauvre garçon n'aurait pas vécu longtemps. Lia leva les yeux vers le garçon, tout en évitant son regard. Il était plutôt mignon pour un humain. Mais lorsqu'il s'excusa avec un accent prononcé, Lia reconnut la langue d'origine du garçon en question.

-je suis désolé, je ne regardais pas où j'allais.
- ce n'est pas grave, moi aussi. Tu ne serais pas français par hasard ? J'ai vécu quelques temps en France et ton accent me rappelle l'accent français. Au fait, je m'appelle Lia.

Pendant qu'elle parlait elle avait ouvert son parapluie qui était assez grand pour les couvrir tous les deux.

Rémi resta à nouveau sans rien dire. La voix de cette fille n'assombrissait pas du tout le tableau physique qu'elle peignait, le son sortant de sa gorge parfaite étant tout simplement divin.
Quand enfin, et pour la seconde fois, il fut remis de son "choc", il hocha la tête, étonné cependant:
"C'est bien ça, je suis français, et je m'appelle Rémi."
En voyant le parapluie, le jeune homme aurait sans doute bénit sa camarade s'il croyait en un quelconque Dieu. Comme il voulait entendre encore Lia, il réengagea la conversation:
"Et tu as vécu où en France ?"

[Dsl, absence imprévue, je réponds plus vite d'ordinnaire, je te rassure '^^]

[c'est pas grave !]

L'humain semblait sous le choc. Cela arrivait souvent aux humains mâles que Lia rencontrait, elle y était habituée. Normalement, après quelques minutes, elle pouvait avoir une discussion normal avec lui.
-C'est bien ça, je suis français, et je m'appelle Rémi. Et tu as vécu où en France ?

Sa réponse confirmait les soupçons de Lia. Elle avait bien reconnu son accent. Rémi... Elle aimait bien ce prénom, très français ! Par contre, elle n'était pas obligé de préciser qu'elle était allée en France parce que la dernière fois c'était il y a 19 ans ... Elle n'était pas supposée être née à l'époque. Il fallait maintenant trouver un mensonge crédible.

- oui, de mes 12 ans et à mes 14 ans. Mon ... père avait été muté à Paris. Et toi ? Pourquoi être parti de France pour cette petite ville pluvieuse ?

Paris, c'était la ville qu'elle avait le plus connue en France. Puis elle avait glissé sur un autre sujet pour éviter trop de question. Tous les vampires, sociales comme elle disait en parlant de ceux qui se mélangent aux humains, étaient maître dans l'art de changer de sujets pour qu'aucun humain nedevine leur nature.

Les deux jeunes gens avançaient tranquilement, protégés du torrent d'eau qui ne faiblissait pas et tombait d'un ciel sombre aux épais nuages.
Rémi, les mains dans les poches et le visage à moitié enfouit dans sa parka ne perdait pas une miette de ce que racontait la demoiselle à ses cotés. Lorsqu'elle parlade Paris, il s'extasia:
"Paris ?! La chance ! Je n'y suis allé en tout que quelques heures, confiné dans l'aeroport, en attendant un avion. Mes parents n'aime pas la capitale."
Tandis que Lia changeait de sujet, se concentrant plutôt sur lui, Rémi mordit tout bonnement à l'hameçon. Tout du moins c'est ce qu'il paraissait, car après tout, on ne sait pas ce que les gens pensent vraiment, n'est-ce pas ?
Il répondit donc simplement, maladroitement, avec son accent européen:
"Comme toi, mon père a été muté ici. Je comprends pas pourquoi, il n'y a pas l'air d'y avoir grand chose à faire ici... Moi qui disait aimer la pluie, je suis servi !"

Rémi sembla s'extasier de Paris. Il n'y était jamais allé mais semblait l'adorer. L'aéroport, Lia le connaissait mais ce n'était pas son préféré. Mais Paris était vraiment magnifique et vivante nuit et jour, permettant ainsi de ne pas s'ennuyer. La raison de la présence de Rémi à Froks était la même que celle de Lia à Paris : mutation parentale. Lia était contente qu'il est mordut à l'hameçon et changé de sujet. Son accent était assez mignon et marrant. Celui de Lia était à peine preceptible mais lui valait quelques problèmes auprès des vampires, la prenant pour une Volturi. Rémi se plaignit de la pluie incessante à Forks. C'est sûr que cela devait changer du sud de la France.

-ici, il pleut presque tout le temps ou alors il fait gris. C'est très ennuyant et embêtant, mais on s'y fait à la fin. Il faut juste modifier sa garde robe en conséquence. Je maîtrise assez bien le français, alors si ça t'arranges, on peut parler en français !

Lia lui sourit. Il était amusant comme ça, presque entièrement caché par son manteau. D'ailleurs tout le monde étiat comme ça.
-euh, tu as cours où ?

Si ça se trouve, ils étaient dans la même classe. En tout cas, elle était contente de se faire un ami dès le premier jour.

Rémi buvait littéralement les paroles de sa jolie interlocutrice, faute de la regarder. En effet, il préférait fixer le sol devant lui, vérifiant si un obstacle n'allait pas surgir devant lui. Enfin, c'est ce qu'il aimait à penser. Et oui, la vraie raison de se refus de l'observer venait du fait que Lia l'intimidait. Oui, lui, un garçon pourtant à l'aise avec les filles, ne se sentait pas si bien que ça en sa présence. Une fille si parfaite...
Alors qu'elle parlait de changement de garde-robe, il partit d'un grand éclat de rire:
"C'est le moins qu'on puisse dire ! Mes shorts me manquent déjà ! J'ai l'impression que ce n'est pas ici que je les rentabiliserai."
Par la suite, Lia proposa de parler français. Aussitot, le jeune homme gagna en assurance et en prestance, comme si s'exprimer dans sa langue maternelle lui donnait pleine confiance en lui:
"Super ! J'adore l'anglais, mais j'ai vraiment du mal... Enfin, en France, on entend dire que lles étrangers trouvent que ça nous donne du charme, c'est vrai ça ?"
Il tenta un coup d'oeil en coin à l'interessée, souriant également.
Il répondit également à la dernière question:
"A vrai dire, faut que j'passe à l'accueil, je sais rien concernant mes cours..."

Rémi regardait le sol devant lui, évitant ainsi le regard de Lia. Ce qui l'arrangeait vu qu'elle n'avait pas envie de supporter un mal de tête pendant une heure et tous lessouvenirs du garçon dans la tête. Il commençait un peu à se détendre. Lia ne comprenait pas pourquoi elle intimidait autant les gens. Enfin si, mais c'est pas comme si elle allait les manger ... Mauvais exemple. Le fait était que Rémi commençait vraiment à faire la conversation et parler plus naturellement. Il avait même ri. Le passage de l'anglais au français valut même un lever du regard à Lia. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas parlé français. Dernièrement, avant l'anglais c'était le néerlandais et l'allemand. Mais elle préférait l'anglais et le français. Par contre, elle craignait d'être un peu hésitante au début. Après tout cela faisait 19 ans qu'elle n'avait pas parlé français. Rémi n'était pas encore passé à l'accueil.

-j'en viens, mais je peux t'accompagner si tu veux !

Revoir l'homme à l'accueil poserait peut-être quelques problèmes. Elle lui avait fait du charme pour accélérer son inscription et éviter les questions gênantes, mais il pouvait ne pas apprécier qu'elle vienne avec un homme ... Avoir un physique parfait pouvait vraiment être un inconvénient parfois et l'avait déjà mise dans ce genre de situation. Mais si elle arrivait à se débrouiller, cela pouvait devenir amusant ...

Rémi fut surpris, écarquillant ses yeux marron-vert puis haussant un sourcil:
"Tu parles bien français ! Tu a suivis des cours ici ? Ou tu as une très bonne mémoire et des bons restes du temps où t'étais à Paris ?"
Ca l'interessait. Evidement ! Qu'une jolie fille telle que Lia soit belle et cultivée -bien que ce n'est pas parce qu'elle connaissait le français que c'était forcement le cas- ne pouvait le laisser indifférent. Enfin bref.
"Ce serait sympa que tu m'accompagnes, je n'ai aucune idée de la façon dont les lycées américains fonctionnent. Ca ne ressemble en rien à ceux dans les films."

Finalement, ce ne fut pas dur de reparler français et Rémi fut même surpris et comment ça à poser des questions à ce propos.
- en réalité, mon père était français et on parlait aussi bien en français qu'en anglais chez moi et je suis les cours de français au lycée.

Lia était contente d'avoir trouver une excuse crédible et qui n'était pas farfelue. C'était hallucinant de voir comment à présent elle n'avait pas de mal à trouver ce genre d'excuse. Rémi accepta sa proposition de l'accompagner et fit remarquer qu'il n'y connaissait rien au fonctionnement des lycées américains.
- ah oui ! Ici, tu choisis toutes tes matières, il y en a qui sont obligatoires et d'autre pas. Tu n'as pas véritablement de classe comme en France. Tu suis juste un tel cours de tel niveau avec ceux qui ont la même option, mais ils ne sont pas forcément dans un autre cours avec toi. Tu peux changer d'option si il y de la place dans un autre cours. Tu règle tout ça à l'accueil. C'est par là !

Lia désigna la porte par laquelle elle était sortie quelques minutes plutôt avec un sourire. Au moins, ils seraient protégés de la pluie. Peut-être même irait-elle en cours dès aujourd'hui si elle avait un cours avec Rémi ...

Rémi détourna les yeux. Pourquoi? La réponse de Lia le rendait septique, il avait la claire impression que ce qu'elle venait de dire ne collait pas avec l'histoire... et comme ils se connaissaient à peine et qu'il l'aimait bien, il préféra cacher ses doutes. Chose pas facile car depuis toujours, on lui disait qu'il était facile à déchiffrer.
Heureusement, sa camarade ne tarda pas à lui expliquer le fonctionnement de l'éducation dans ce pays et, si vous permettez l'expression, il en resta le derrière par terre (pas physiquement donc !). Il s'exclama, ravi:
"On peut choisir ses matières ?! Mais c'est géant ! Aaaah je vais me plaire ici, j'en suis sûr !"
Sans réfléchir, il attrapa la main glacée de Lia -ce qui lui fit retenir un frisson- et l'entraina en courant vers la dite porte, 10 mètres plus loin.

Son mensonge ne sembla pas convaincre Rémi puisqu'il détourna son regard. Pourtant il était plausible. Lia n'avait sûrement pas eu l'air très convaincante. Elle n'avait jamais été une très bonne actrice et n'aimait pas mentir à des gens comme ça, qui pouvaient devenir ses amis. Tant pis, elle n'avait pas vraiment le choix et devait "vivre" avec. Lorsque Lia lui expliqua le fonctionnement du lycée, Rémi sembla s'extasier. Son enthousiasme fit rire Lia qui oublia bien vite le problème des mensonges.

- il y a quand même des matières obligatoire comme anglais, maths, et physique ou chimie par exemple... Mais c'est vrai que je préfère ce système à celui instauré en France.

Dans son enthousiasme, Rémi se mit à courir vers la porte en attrapant au passage la main de Lia. Lia vit très bien le frisson qu'il retenu. Autre inconvénient d'être un vampire. Rémi les avait emmené jusqu'à la porte de l'accueil.
- désolée, mes mains doivent être vraiment froide, je suis un peu sensible au froid.

C'est l'excuse qu'elle disait à tout humain qui la touchait, elle l'avait dit par réflexe. Mais elle le regrettait un peu : peut-être Rémi se rendrait-il compte que c'est un mensonge et elle aurait peut-être mieux fait de ne rien dire... Tant pis. En tout cas, Lia ne lâcha pas la main de Rémi pour autant. A vrai dire, elle aimait bien.

-alors, on rentre ? Je t'aiderais à choisir les matières si tu veux ! Il y en a qui n'existe pas en France.

La douce musique du rire de Lia rendit encore plus le sourire à Rémi. Comme cette voix était chantante, attirante... et mystérieuse, déclenchant quelque part en lui un mouvement de panique qu'il conteint heureusement sans aucun mal, passant outre cet avertissement pourtant si bienveillant.
"Ce ne sont que quelques matières, rien à voir avec la large gamme française. Ce déménagement est une bénédiction !"
Etant devant la demoiselle, Rémi ne pensa pas qu'elle avait remarqué son frisson réprimé. Elle s'excusa mais il fut agréablement surpris lorsqu'il vit qu'elle ne retirait pas sa main. Il se retourna alors légérement, tout en avançant, et lui décocha un grand sourire:
"Ne t'excuse pas pour ça, je pourrai toujours te les échauffer comme ça !"
Ce faisant, il serra un instant ses doigts un peu plus fort sur la main marmoréenne. Il ne sembla pas s'être rendu compte de la dureté de la peau.
"Oui on rentre. Au fait, merci de m'aider ! Avec un peu de chance, on aura quelques cours ensemble."
Le jeune homme poussa le battant et pénétra, une déesse vivante sur les talons, dans la petite pièce surchaufée qui servait d'accueil. Un élève, beaucoup plus jeune qu'eux, discutait avec le secétaire, maisil ne tarda pas à sortir, papiers à la main.
"Bonjour..." s'avança Rémi, son accent plus présent que jamais dans ce simple petit mot.

[Vu que Lia est censée être déjà venue, je te laisse RP la réac' du secrétaire ;) ]

Rémi lui fit un grand sourire. Il n'avait pas remarqué son mensonge, au grand soulagement de Lia. Il se proposa même de lui réchauffer les mains, en les lui serrant un peu plus. Si elle avait été encore humaine, Lia aurait sûrement rougi. C'était un des petits avantages d'être vampire. Elle n'eut pas le coeur à lui dire que cela ne servirait à rien. A la limite, au bout d'une demi-heure, ses mains aurait gagné 2 degrés, tout au plus. Ils contiuaient à avancer, et rentrèrent enfin à l'intérieur, échappant ainsi à la pluie diluvienne qui ne s'était pas calmée depuis tout à l'heure. Lia referma son parapluie sans lâcher la main de Rémi. Ils rentrèrerent ainsi ensemble dans l'accueil. L'air était beaucoup plus chaud dans cette pièce. Lia avait oublié la présence du réceptionniste, toute concentrée à sentir la chaleur de la main de Rémi qui contrastait avec sa propre froideur. Rémi le salua maladroitement avec son accent, trop mignon d'après Lia. La vampire perçut le regard du réceptionniste fixer leurs mains. Il semblait pas très content, même jaloux.
-bonjour.

Sa voix était froide et peu accueillante. Lia avait oublié comment les humains pouvaient se montrer très jaloux et posséssif pour un rien. Elle leva discrètement les yeux au ciel. Il ne fallait pas que cela empêche Rémi de passer une bonne année. Qu'est-ce que les humains pouvaient être stupides parfois. Elle ne pouvait pas faire de charme au réceptionniste pour le calmer, au risque de vexer Rémi.

- salut ! Je reviens parce que mon ami vient de déménager. Il est inscrit ici mais n'a pas encore choisi ses matières et tout le reste. Alors si tu pouvais l'aider, s'il te plaît, ce serait sympa. Il connait pas très bien le fonctionnement d'ici.

La seule chose qu'elle se permit pour le convaincre, fut de lui faire un grand sourire et de parler avec une voix douce et calme, espérant ainsi le rendre moins glacial. Cela ne marcha pas comme Lia l'aurait espéré, mais le réceptionniste fut un peu plus accueillant qu'au début, mais il semblait bouder. Il grommela un mot.

-mouais.
-merci !

Qu'est-ce qu'il pouvait être puéril ! Ce n'est pas comme si elle sortait avec lui ou même qu'is soient amis, ils ne s'étaient parlé qu'une fois, pour s'inscrire ! Les hommes se faisaient des idées trop facilement.

Rémi était des plus ravis en cette matinée au temps pourtant monotone et triste. Remarquez, comment est-ce que ça pourrait être autrement ? Il venait à peinee de mettre les pieds dans le lycée et déjà, il s'était bien entendu avec la créature la plus belle qu'il ait jamais vu.
Il constata avec bonheur que même pour refermer son parapluie, Lia ne quitta pas sa main. Cependant, l'attitude du secrétaire l'étonna c'est pourquoi il ne manqua pas de l'étudier plus avant. Ah. Le garçon respirait la jalousie. Un soupçon de tristesse, léger, serra le coeur de Rémi tandis qu'il pensait:
*Zut, c'est peut être son copain...Quoique c'est bizarre qu'elle ne me lâche pas alors.*
Reprenant un peu d'espoir, il se concentra sur la réalité. Ah, elle le tutoyait et lui parlait avec une voix si douce... Mais le nouvel élève passa outre lorsqu'elle le qualifia, lui, d'ami. Il se retint de peu d'afficher un air supérieur, se contentant de sourire, sourire où perçait cependant le triomphe. Celui que lança Lia au réceptionniste lui échappa.
Il s'avança près du comptoir, quittant à contre-coeur les doigts si froids, et sortit les papiers nécéssaires. Lorsque, distant, le secrétaire lui réclama la liste des cours auxquels il voulait participer, Rémi se tourna vers son amie en grimaçant. En français -il apprécia l'air dépassé du réceptionniste, il lui demanda:
"Tu peux m'aider s'il te plait ?"

Finalement, Lia ne s'en sortait pas trop mal. Rémi ne sembla pas vexé ou quelque chose du genre. Elle avait même remarqué un sourire triomphant sur le visage lorsqu'elle l'avait qualifié d'ami. Pff, les hommes ! Tous les mêmes. Juste parce qu'elle lui accordait plus d'attention, il se sentait supérieur, comme si elle était un trophée. Cela exaspérait un peu Lia, mais elle se fit vite une raison : les hommes ne changeront pas etsont tous les mêmes ! Au moin,s la 3ème guerre mondiale ne s'est pas déclenchée entre les deux garçons. Cela évitait des problèmes à Lia dès le 1er jour. Rémi lâcha la main de Lia pour remplir les papiers nécessaires. Mais il lui demanda de l'aide pour choisir les matières. Au début, Lia n'avait pas remarqué qu'il avait parlé en français, elle avait compris ce qu'il avait dit et il aurait très bien pu parler en allemand ou en espagnol que ça n'aurait rien changé. Ce n'est qu'en voyant la tête du réceptionniste qu'elle remarqua.

- eh bien, tu dois prendre des matières scientifiques, comme maths, SVT, et physique ou chimie. Tu peux en prendre une en renforcée. Personnellement, j'ai pris SVT, chimie et maths renforcé. Après il y a anglais obligatoire et tu peux prendre d'autres langues comme espagnol, allemand ou français, ce que j'ai pris. Après il y a littérature, sport obligatoire, cuisine histoire, géographie, photographie, arts plastiques etc ... et tu en choisis quelques unes

Elle lui avait répondu en français, non pas pour jouer avec le réceptionniste (elle préférait éviter trop de problèmes) mais pour que Rémi comprenne mieux. Elle lui fit un sourire. Lia espérait néanmoins avoir quelques cours en commun avec lui.

Rémi fut reconnaissant à Lia de lui répondre dans sa langue. En France, les langues, il "gérait" pas mal mais plongé dans un pays... ben c'est pas pareil quand même. Et puis, l'avantage de cette langue c'est qu'il n'y comprenait rien, donc ça créait un faussé entre lui et Lia. Ce que celle-ci lui dit le rembrunit cependant, le réceptionniste, s'imaginant qu'elle l'avait remballé, sourit mesquinement. Rémi souffla:
"Wouah tu dois être une sacrée bonne élève pour prendre tous ces cours en renforcé..."
Fort de ses nouvelles connaissances sur le fonctionnement de l'éducation, il remplit le formulaire. Math, SVT renforcé, Physique, Français renforcé -évidement, Espagnol (peut être passera t-il en renforcé), Anglais et Sport. Les options, il s'en passerait, comme ça, il aurait du temps libre pour travailler, seule condition posée par ses parents pour qu'il ait une moto !
Il rendit la copie:
"Voilà."

Rémi apprécia que Lia lui réponde en français et sembla impressioné du nombre de cours renforcé que Lia avait pris. juste trois matières, pour Lia ce n'était rien, elle connaissait le programme déjà par coeur et si elle ne l'avait pas pris en renforcé, elle se serait encore plus ennuyée. Mais c'est vrai que cela devait faire bizarre aux humains.
- dans l'école où j'étais avant de déménager, le niveau était assez élevé et je suis déjà en avance sur le programme de Forks, c'est tout.

Lia remarqua le sourire mesquin du réceptionniste. Qu'est-ce qu'elle avait encore dit pour qu'il réagisse comme ça celui-là ? est-ce que les hommes ne pouvaient pas réagir normalement et ne pas la considérer comme un objet de valeur et comme une personne ? Lia lui jetta un regard noir. Elle lu rapidement les matières que Rémi avait pris avant qu'il ne rende la feuille. Le réceptionniste lui imprima son emploi du temps. Ils seraient ensemble en SVT, une partie des maths, en anglais, en français et peut-être en sport, tout dépendait si le sport était mixte dans cette école. Comme Lia commençait à en avoir un peu marre de cette rivalité idiote entre les deux garçons, elle attrapa la main de Rémi et se dirigeait déjà vers la sortie.

-on y va maintenant ? Tu veux aller en cours dès aujourd'ui ou à partir de demain ?

Elle lui lança un petit regard suppliant pour le forcer à bouger. L'atmosphère devenait un peu hostile.

La réponse de Lia concernant sa dose de travail assez importante qu'elle allait supporter tout au long de l'année dû convenir à Rémi car il hocha la tête.
Derrière lui, le réceptionniste s'activait...mollement à tirer son emploi du temps, jetant souvent un oeil à la jeune fille. Le français, bien qu'ayant le regard vague des gens perdus dans leurs pensées, conclue qu'il venait de se prendre un "vent" car il s'était mis à grommeler. Les oreilles plus affutées de la vampire purent certainement entendre tout: "Pfff ces étrangers, qu'est ce qu'elles leur trouvent les filles, hein ? Avec leurs accents à deux balles..."
Enfin, le papier fut remis à Rémi. Las, il soupira et s'en empara. A peine l'eut-il plié et enfoncé dans sa poche que Lia reprit sa main. Surpris -mais pas mécontent- il l'a fixa , la bouche entreouverte en un léger O.
"T'es encore gelée..." déplora t-il avant qu'elle ne lui demande de sortir d'un air suppliant. Elle n'avait pourtant pas besoin de ça pour qu'il cède au moindre de ses désirs, subjugué qu'il était par cette divine créature. Alors avec ces yeux...
"Merci, aurevoir !" lança t-il aussitôt au serétaire, en français, car il avait oublié où il se trouvait.
L' instant d'après, ils étaient à nouveau sous la pluie, battante bien qu'elle ait légèrement faiblie.
"J'aimerai profiter d'une dernière journée de liberté, et toi?"

Rémi ne se fit pas prier pour partir. Lia entendit la réflexion sur les étrangers du réceptionniste. Elle se retourna et lui demanda :

-tu as un problème avec les étrangers peut-être ?

Vu la tête qu'il tirait, il ne devait pas penser que Lia pourrait l'entendre. Oups, si elle avait été humaine, elle n'aurait pas été censé l'entendre. Tant pis. Elle était elle-même étrangère puisqu'elle était italienne et n'aimait pas ce genre de remarque. Surtout qu'elle aussi avait un accent, même s'il n'était perceptible que pour les vampires. Rémi dit au revoir au secrétaire en français avant qu'il ne dise quoique ce soit. Lia le salua aussi mais en anglais

-au revoir.

Rémi était étonné qu'elle lui prenne la main, mais n'était-ce pas lui qui avait commencé ? Il fit remarqué que sa main était encore froide.

-si ça te dérange vraiment, je peux l'enlever.

Elle n'avait pas parlé méchamnent, elle savait que ce la pouvait être désagréable de tenir une main aussi froide. Lorsqu'elle sentit la pluie, Lia soupira. Elle hésita à sortir son parapluie puisque de toute façon maintenant, ils étaient trempés. Rémi préférait sortir que d'aller en cours le jour-même.

- ok ! je suis pas pressée d'aller en cours. Tu veux aller où ? Je connais à peu près la ville et si il y a un endroit qui t'intéresse, j'ai ma voiture !

Elle désigna sa voiture, garée sur le parking. C'était un coupé cabriolet BMW, le modèle M3, gris métallisé. Pas très discret, mais Lia adorait sa voiture, elle l'avait fait venir d'Europe au lieu d'en acheter une nouvelle ici. Elle était belle, rapide, maniable et en plus elle avait 4 places. C'était sa voiture parfaite. Lia se returna vers Rémi, attendant une proposition.

Rémi s'offusqua un peu trop précipitament:.
"Non !"

Lia venait, un d'estimer que prendre sa main lui était dérangeant et deux, que c'était de manière significative (le "vraiment") et cela lui déplut parce qu'elle ne le gênait absolument pas. En entendant son soupire, il espéra que ce soit à cause de la pluie toujours relativement battante. En même temps, ils étaient dans le coin le plus humide qu'il est jamais connu...
En ville. Elle lui proposait de choisir un lieu de la ville. Il haussa les épaules:
"Honnetement, je connais cette ville aussi bien que ce lycée... ca te laisse imaginer. Je suis pas beaucoup sorti de chez moi, vu le temps." s'expliqua t-il.

Ses yeux se détachèrent enfin pour arriver sur la voiture. Rémi ouvrit la bouche à s'en décrocher la machoire:
"Wouaaaaaaa ! C'est ta....voiture ?!"

Vu la réaction au tac au tac de Rémi, tenir la main de Lia, froide ou non, ne le dérangeait pas du tout. Lia sourit, cette réaction la faisait un peu rire mais elle ne dit rien. Le jeune homme ne savait pas où il voulait aller. A vrai dire, il n'était jamais sorti de chez lui, à cause de la pluie. Lia devait donc trouver un endroit sympa à lui montrer, et de préférence au sec. Elle n'avait encore aucune idée pour l'instant. Elle fut tirée de sa réflexion par l'étonnement de Rémi lorsqu'il découvrit la voiture de Lia. Elle avait oublié que la plupart des garçons étaient fan de voiture et que ce genre de voiture était une voiture de rêve pour eux. Pour elle aussi d'ailleurs. Non qu'elle n'ait jamais été très passionnée par les voitures, mais celle-ci était parfaite. Mais c'est vrai qu'elle paraissait un peu trop ... détonner des autres voitures, et un peu chère aussi.

-euh ... oui. C'est mon cadeau d'anniversaire de mon père. C'est son ancienne voiture de fonction. Tu veux conduire ?

Encore un mensonge, mais il était bizarre qu'une fille de terminale puisse se payer toute seule une voiture comme celle-là. Lia espérait seulement que Rémi n'abîmerait pas sa voiture.

-on peut faire un tour en ville pour que tu la conduises un peu si tu veux, et après ... En fait, il n'y a pas grand chose ici. Alors peut-être un endroit à l'abri de la pluie. Un resto ou un ciné ...
*Par pitié, pas le resto !!!!*
Si Rémi choisissait le restaurant, Lia serait obligée de mange. Elle espérait que pour le moment il serait trop concentré à admirer la voiture !

Rémi était encore hébété. Décidement, c'était devenu une habitude ici ! Lui qui se trouvait assez souvent blazé par la vie en France...
Il était en train de, lentement, refermer sa bouche béante lorsque Lia lui proposa de la lui prêter. Tous les efforts du garçon furent réduits à néant et il cligna même des yeux plusieurs fois à la suite:

"Moi ?! Ca t'embêterai pas ? T'es sûre, je peux ? Je ferai attention, c'est promis !"

Puis son enthousiasme sembla se voiler:

"J'ai pas trop l'habitude de la pluie, la route va être trempée... On ne sait jamais, je pourrai l'âbimer et je n'ai pas trop les moyens de réparer si je casse. Tant pis, le siège passager, c'est déjà géant. Merci !"

Il lui lança un sourire éblouissant -si tant est qu'il puisse l'être à coté de Lia.
Essayant de se concentrer sur la conversation -ses pensées tournées toutes entières vers la voiture et sa récente amie, Rémi plissa les yeux:

"Hmm...un resto...il est encore un peu tôt non ? Je vote donc pour le ciné !"